Journal intime

Je suis réveillée depuis pas si longtemps.
Je me suis fait un café glacé et je viens de m'installer sur mon mini balcon pour écrire.

J'écris souvent le matin.
En fait, il m'arrive souvent, par période, de me réveiller en 3h30 et 4h30.
À ce moment, on dirait que toute l'agitation de la veille s'étant déposée, monte en moi les préoccupations présentes. 

Ce matin, comme depuis plusieurs jours, ce sont des préoccupations en lien avec ma propre sécurité.
De vieilles histoires qui se répètent. Des sensations qui reviennent depuis longtemps.

J'ai travaillé beaucoup sur ma sécurité depuis le début de l'année.
J'ai revisité et découvert des peurs et des croyances limitantes qui ont été inscrites en moi depuis longtemps, au fil des expériences de ma vie et de mon éducation. Peur de manquer d'argent, et de toutes les conséquences qui en découlent. Ça revient très souvent à ce grand thème général.

Mais quelque chose se montre depuis les derniers jours, ce matin en particulier.
Ne pas être vue.

J'ai compris, depuis les dernières années, que mon travail est super. 
Là n'est pas la question.
J'ai eu longtemps l'impression qu'il n'intéressait pas assez les gens pour que je puisse bien gagner ma vie. J'ai constaté et conscientisé, particulièrement durant la dernière année, que cette croyance est fausse.
Je vois bien ce que mes oeuvres et mes réflexions provoquent comme curiosité et emballement chez les gens. Et j'ai compris, en suivant des cours sur la vente ces derniers mois, que ma clientèle idéale existe. Que je n'ai qu'à la définir plus clairement, et trouver où elle se tient. 
ET ACCEPTER DE ME MONTRER pour être vue.

J'écris ces mots et ça vibre fort en moi.
Je ressens cette émotion dans mon corps, un mélange de peine et de peur, et un peu de découragement.
Je la ressens dans le haut de mon dos. Elle serre aussi ma gorge. Comme une bulle de peine et de manque de foi.

J'ai passé un super beau mois de juin cette année.
Du point de vue de la sécurité matérielle.
Un retour d'impôts surprise et de nombreux gros contrats de maquillage qui m'ont permis de prendre soins de mois et des miens, d'avancer certaines choses importantes pour moi, de payer d'avance des morceaux importants pour sécuriser les mois d'hiver à venir. Ça m'a fait un grand bien de passer tout ce mois sans ressentir cette peur du manque. En fait, depuis le début de cette année, elle est beaucoup moins présente. 
Depuis que j'ai conscientisé nombre de mes croyances limitantes face à l'argent, la peur du manque s'estompe de plus en plus. Un petit morceau à la fois, je revisite des pans de mon passé qui m'ont amenée à croire que je ne méritais pas de bien gagner ma vie avec mes forces et mes talents.

Ces dernières semaines, je suis entrée en contact avec mon ado intérieure.
On entend souvent parler de l'enfant intérieur, de comment en prendre soin et guérir les traumas vécus à cette période de notre vie. J'ai réalisé il y a peu de temps qu'une grande partie de mes souffrances sont plutôt apparues à l'adolescence. D'abord que je ne pouvais plus être simplement moi-même. Ce qu'on trouvait ben cute de ma personnalité quand j'étais petite ne convenait plus une fois passé le cap de mes 12 ans. La magie créative et l'émerveillement qui m'habitaient depuis toujours devenaient des obstacle à mon intégration au monde adulte, trop sérieux pour ça. Mes questions sur le monde et mon envie d'y contribuer avec de la beauté et de la magie n'avaient plus leur place dans le monde d'adultes de mes parents et de l'école. Lorsque je me permettais d'être moi-même, ça dérangeait. Et si j'avais des demandes, personne autour de moi n'avait le temps ou l'envie d'y répondre. À force d'être ignorée, ou de provoquer du stress avec mes besoins, j'ai fini par me me cacher à l'intérieur de moi. J'ai développé une vie intérieure super riche, particulièrement depuis les 10 dernières années. Mais ma vie extérieure s'est rétrécie de plus en plus.

Et maintenant, j'en arrive au point où j'ai envie d'être vue, de partager et contribuer pour vrai avec mes forces et mes talents. Puis y'a cette sensation de peur et de peine qui monte très fort en moi, parce que je le sais, je suis en train de me transformer.

Je dirais que ma plus grande leçon ces temps-ci, c'est d'écouter ce qui monte en moi, en prendre conscience, mais ne plus y croire... Même quand je me sens tétanisée par la peur et qu'elle rend bien difficiles mes pas pour diffuser et faire voir mon travail. Même quand elle me donne envie de rester cachée dans mon lit toute la journée. Même lorsqu'elle me donne l'impression que je ne me sortirai jamais de ça. 

Je comprends que ce sont de vieilles programmations et que mon corps réagit ainsi de manière automatique. Et je sais que ça n'est pas la vérité. 

Je choisis donc de continuer d'avancer, en ayant conscience que c'est présent, en acceptant avec amour que ce sont les anciennes façons que mon corps avait trouvé de me protéger des "dangers" du monde extérieur, mais que ça n'est plus utile pour moi de réagir ainsi. Lorsque ces sensations se présentent en moi, j'apprends à refuser d'y croire. Même si c'est inconfortable. Même si parfois je trouve ça long. Même quand l'émotion et la sensation me semblent terriblement vraies. Ça ne l'est pas. Et je vais passer à travers cette transformation, comme à travers toutes les précédentes. Parce que j'ai choisi, il y a de cela très longtemps, de trouver la paix en moi.

Avec de la patience et beaucoup d'amour envers moi et mon chemin de guérison, un petit pas à la fois, je rééduque mon système nerveux à se sentir en sécurité dans ce monde. Je suis d'avis que d'ici peu, je verrai de vrais résultats, grands et petits. J'en vois déjà beaucoup, et de très gros, en regardant le chemin parcouru.

Et vous, quels sont vos défis intérieurs ces temps-ci?






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