Le plaisir de se nourrir, deuxième partie.

 J'observe ces temps-ci comme le fait de se nourrir a des liens avec notre état émotif.

Je suis dans un gros travail intérieur qui me fait comprendre la source de nombreux comportements et réactions qui m'apparaissaient comme "automatiques". 

Au départ, pour ce 2e billet autour de ce sujet, je voulais vous parler de la joie que me procure mon petit potager de balcon, et par extension, de l'enthousiasme que ça m'amène à me faire à manger. De tous les petits changements que ça amène dans ma relation à mon alimentation. J'y reviendrai.

Entre l'écriture de ces 2 billets s'est produit un événement infiniment triste dans ma famille. Ma petite nièce est décédée par accident. Ça nous a tous donné un grand coup, et provoqué un moment de déséquilibre. Pour ma part, ça s'est manifesté d'abord comme un point intense dans le plexus solaire, persistant, qui s'est doucement étendu, en se transformant en une espèce de "barre de métal", entre le plexus et le thymus, et des tensions dans la mâchoire. Une sensation de serrement intense, et en même temps, une vibration inconfortable ressemblant grandement aux symptômes physiques de l'anxiété.

Beaucoup de difficulté à avoir envie de manger.
Une grande tristesse rallumant d'anciennes peurs et de vieux traumatismes pas encore digérés. Très difficile de pleurer et d'évacuer la tension intérieure. Une impression que ma peine n'était pas légitime. Difficile même d'en parler, moi qui, d'habitude, ne manque pas de mots. Et toutes ces tensions intérieures qui me ramènent des douleurs. Grand inconfort. (Ceci dit, j'en suis aux solutions. Et ça se replace tranquillement. je m'en vais d'ailleurs voir mon acupunctrice aujourd'hui. Je vous reparlerai de l'acupuncture, très efficace pour aider le système nerveux à se réguler.)

Si je prends le temps de vous parler de cette brèche dans mon processus d'observation et d'écriture, c'est que je constate comment les détails de la vie quotidienne ont une influence sur notre bien-être, incluant notre bonheur face au fait de se nourrir. Et comment ces "détails" sont liés à des programmations internes apparues suite à des événements du passé. 

Même si je suis dans ce processus de ré-équilibrage de ma vie depuis plusieurs années, je suis régulièrement étonnée de voir comme notre vie au quotidien est dirigée par notre inconscient. Et qu'il arrive bien souvent que nous ayons des réactions qui nous surprennent, qui nous semblent régies par quelque chose hors de nous, hors de notre volonté. Je comprends, à force de visiter ces contrées mystérieuses, que nous devons guérir les blessures du passé pour être pleinement dans le présent, et arriver à se déployer harmonieusement vers l'avenir. Apprendre à vivre nos émotions comme elles se présentent, avec un grand amour envers nous-même. Apprendre à digérer la vie, au fur et à mesure. Je constate que l'on doit être engagé, mais surtout patient, avec le processus de guérison. Et qu'on ne peut tout contrôler, des événements inattendus peuvent venir n'importe quand brasser notre navire.

Ma peine s'apaise doucement.
J'ai calmé les jugements et la déception d'avoir un peu perdu mon bel élan.
Je comprends que c'est ça la vie, une route sinueuse avec des surprises qui apparaissent régulièrement, certaines heureuses, d'autres plus difficiles à digérer... Je choisis de prendre le temps qu'il faut pour prendre soin de moi, et de tout ça. Et je sais que je reviendrai rapidement à la joie de me nourrir, celle qui m'a donné envie de vous écrire. 

Et vous, comment se passe votre relation à la nourriture, avec le fait de vous nourrir?
Qu'est-ce que veut dire "se nourrir" et "digérer" pour vous?
Il me semble que c'est un sujet d'exploration très intéressant...

Sur ce,
je vous souhaite à tous une douce journée.





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